CPF co-construit

Depuis l’instauration de la loi Avenir Professionnel le 5 septembre 2018 sous la présidence d’Emmanuel Macron, les opportunités de formation se sont considérablement élargies pour les actifs. Cette réforme a profondément remanié l’accès à la formation professionnelle, octroyant aux individus actifs la liberté de façonner leur trajectoire professionnelle selon leurs aspirations.

L’une des mesures phares de cette initiative est l’introduction du Compte Personnel de Formation (CPF), permettant à chaque actif de constituer un budget dédié à la formation, utilisable pour financer des projets de développement ou de reconversion professionnel.

Qu’est-ce-que le CPF co-construit ?

Le dispositif nommé CPF co-construit, établi de concert par l’entreprise et le salarié, permet à ce dernier de se former pendant ses heures de travail, tout en ayant la possibilité d’obtenir un soutien financier supplémentaire si son CPF ne suffit pas à couvrir les frais de formation. Il repose sur une approche collaborative visant à élaborer des plans de formation communs entre le salarié et son employeur.

Le CPF co-construit, axé sur les besoins de formation des employés, se présente comme un outil stratégique qui redéfinit le rôle des employeurs dans le soutien des initiatives CPF des salariés, tout en répondant aux exigences de l’entreprise.

Du CPF autonome au CPF co-construit

La transition du CPF autonome au CPF co-construit met en évidence une stratégie d’investissement double, offrant une véritable opportunité de développement des compétences.

Initialement, depuis la mise en place du CPF en 2015, un salarié pouvait utiliser les fonds de son compte pour financer une formation sans avoir à en informer son employeur, et ce, en dehors de ses heures de travail. Cette approche est considérée comme le CPF autonome.

Avec l’avènement du CPF co-construit, les règles évoluent. Désormais, une approche collaborative entre le salarié et son employeur est privilégiée. Ce dispositif favorise l’idée d’un projet de formation commun répondant aux intérêts des deux parties. D’une part, le salarié peut accroître ses compétences et son employabilité, tandis que d’autre part, l’employeur peut enrichir son activité grâce à un collaborateur bénéficiant d’une formation adaptée aux besoins de l’entreprise.

Comment fonctionne le CPF co-construit ?

À partir de septembre 2020, un salarié a la possibilité de recevoir un appui financier de son employeur, en complément des contributions supplémentaires provenant en partie du CPF, de Pôle Emploi ou de l’État, afin de couvrir les frais restants d’une formation.

L’employeur peut effectuer trois types d’abondements de co-construction différents.

L’abondement sur le temps de travail

Si un employé souhaite suivre une formation en bureautique ou en langues étrangères, par exemple, celle-ci doit avoir lieu en totalité ou en partie pendant ses heures de travail.

Cette disposition offre aux salariés la possibilité de suivre une formation sans nécessairement devoir prendre de congé.

Toutefois, la seule condition à respecter est que l’employé soumette une demande d’autorisation d’absence à son employeur, qui doit lui répondre dans un délai de 30 jour calendaire. Sans cette autorisation, l’employé ne pourra pas commencer sa formation.

L’abondement financier de l’entreprise

Dans le cadre de l’approche de co-investissement, les entreprises ont la possibilité de prendre en charge les salaires liés aux heures de formation de leurs employés.

Elles peuvent également apporter un soutien financier en créditant le CPF jusqu’à 500 euros (ou 800 euros pour un employé peu qualifié), ou en fournissant des dotations volontaires si le solde du CPF de l’employé n’est pas suffisant pour couvrir les frais de formation.

Le système de dotations volontaires implique que l’employeur verse la somme qu’il souhaite sur le compte CPF de l’employé via la plateforme EDEF (Espace des Entreprises et des Financeurs).

L’accord d’entreprise

Dans le cadre de leur stratégie RH et de développement des compétences, les entreprises ont la possibilité de négocier des accords avec les partenaires sociaux pour aborder les questions liées à l’accompagnement et au financement des formations éligibles au CPF pour leurs employés.

Si le solde du CPF de l’employé ne suffit pas à couvrir les frais de la formation, l’entreprise peut fournir une aide financière en réglant directement la facture auprès de l’organisme de formation.

Par la suite, elle peut demander le remboursement à la Caisse des Dépôts, dans la mesure des fonds CPF disponibles pour cet employé.

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